"Profs, vous êtes vieux, et vous nous faites vieillir."
Graffiti lu en mai 68
Devenus eux-mêmes septuagénaire (François de Closets) et sexagénaire (Bernadette Puijalon), des sociologues jettent un regard sans aménité sur une génération dans le refus, la leur, ayant fort investi dans la jeunesse lors de l'éruption de mai 68. Un peu ma génération aussi, même si je n'eus vent de toutes ces clameurs que l'oreille vissée à mon poste transistor Clarville, juste trop jeune pour y être admis. Mais on en rêvait. Maintenant ce sont eux, les vieux profs, qui s'accrochent et ne veulent pas vieillir. Nombreux (le baby boom), ils constituent une force politique, économique, superficiellement libertaire mais qui sait devenir frileuse quand on touche à ses acquis. Qui surinvestit dans les secteurs de loisirs, les placements sûrs, les assurances-pension, les seniories au détriment de l'enseignement, de la création d'emplois, des initiatives solidaires et du développement durable. Qui replacent périodiquement le couvercle sur une casserole qui bout comme une cocotte-minute. Comme le dit joliment Guillebaud, un vieux monde se meurt, un nouveau s'esquisse. Déjà on entend sa respiration même si on ne distingue pas ce qu'il dit. Un peu de patience.
Lu dans.
Colette Mesnage. Eloge d'une vieillesse heureuse. Ed Le Relié 2011. 251 pages. Extraits pp 178, 190
Colette Mesnage. Eloge d'une vieillesse heureuse. Ed Le Relié 2011. 251 pages. Extraits pp 178, 190
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire