17 janvier 2010

Sagesse de la résilience

"Tu ne peux voir ton nez car il est trop près de tes yeux.»
Sagesse chinoise
Je découvre le dernier ouvrage de Boris Cyrulnik qui suggère qu'aucune situation n'est à ce point inextricable qu'elle ne résiste à la prise de distance: dans le temps, dans l'espace ou par le biais d'un observateur externe. Son "Je me souviens" prend place dans la lignée des témoignages tardifs sur la vie des camps qui, de Primo Levi à Elie Wiesel en passant par Jorge Semprùn, mirent des années avant de pouvoir écrire l'indicible. Prise de distance, ici aussi sans aucun doute, nécessaire pour surmonter l'incrédulité des proches, le sentiment de culpabilité tenace d'être en vie alors que tant d'autres moururent, l'impression d'avoir quitté un monde réel, fut-il horrible, pour tomber dans une vie irréelle de survivant ayant perdu ses repères.

Lu dans:
Boris Cyrulnik. Je me souviens. L'Esprit du Temps. 2009. 90 pages. Extrait p.44.

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