« Quand, d'aventure, l'envie m'en prend, je vais puiser l'eau limpide de la rivière et je prépare mon repas. L'eau qui coule, goutte à goutte, me ravit et, en face de mon simple bûcher, je me sens d'une humeur excellente. »
Bashô, Journaux de voyage, poète de haïku japonais, 1644 - 1694. Pour Bashô, le haïku n'est pas dans la lettre mais dans le coeur. Il s'efforce d'exprimer la beauté contenue dans les plus simples choses de la vie :
« Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. »
C'est une poésie de l'allusion et du non-dit qui fait appel à la sensibilité du lecteur. Par exemple il évite de décrire l'évidente beauté du mont Fuji :
« Brume et pluie.
Fuji caché. Mais maintenant je vais
Content.»
En passant devant les ruines du château ou périt le célèbre Minamoto no Yoshitsune alors qu'il était assiégé par l'armée de son frère Yoritomo, le poète est frappé de voir qu'il ne reste rien de cette gigantesque bataille, de tous ces glorieux combats et que la nature a repris ses droits :
« Herbes de l'été.
Des valeureux guerriers
La trace d'un songe. »
On songe aussitôt à Brassens et à ses deux oncles
"Qu'au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi
Mieux vaut attendre un peu qu'on le change en ami
Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main
Mieux vaut toujours remettre une salve à demain."
Bashô; est le premier grand maître du haïku et sans aucun doute le plus célèbre au Japon où il reste littéralement vénéré.
Je vous souhaite une bonne semaine
CV.
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