10 septembre 2015

Les fanes qu'on brûle


"Les fanes de pommes de terre sont assez sèches pour être brûlées. J'en fais des tas au pied desquels j'allume des torches de papier journal. La flamme s'élève bientôt, le vent la secoue dans un sens et dans l'autre ; quand son bruit de souffle s'apaise, le murmure de la Dordogne toute proche parvient jusqu'à moi, et je me sens environné d'amis. Ils sont rares chez les humains, mais la nature en est peuplée."
        Marcel Conche

Je garde dans les narines l'âcre senteur des herbes brûlées de la mi-septembre. Je devais avoir onze-douze ans, le collège nous libérait suffisamment tôt pour que je puisse enfourcher mon vélo pour une ou deux heures de randonnée solitaire à la campagne proche. Le souvenir heureux de cette solitude et de ces images paisibles après une journée studieuse m'habite encore. Le temps s'écoulait avec lenteur, laissant tout l'espace à l'imagination. 



Lu dans:
Marcel Conche. Epicure en Corrèze. 2014. Stock. 115 pages

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