17 mars 2012

Les minimes d'un philosophe

"Tu n'as aucune chance, mais saisis-la."
Arthur Schopenhauer.

On imagine un grand maître philosophe volontaire, adulé et reconnu de tous. C'est oublier que les deux premières éditions de son maître ouvrage ("Le Monde comme Volonté et comme Représentation"), rédigé de 1814 à 1818 sont des échecs éditoriaux, qui précèdent de peu la faillite de la société dans laquelle il a placé son héritage. Il rentre précipitamment en Allemagne, et pour soulager sa gêne financière, il devient chargé de cours à l'Université de Berlin où enseigne le philosophe Hegel, qu'il critiquera vigoureusement. Pour mieux le concurrencer il choisit d'ailleurs de faire cours à la même heure que lui... Il démissionne néanmoins au bout de six mois, faute d'étudiants, déprime, vit de ses rentes. C'est seulement vers la fin de sa vie que l'importance considérable de son œuvre se voit reconnue, et que l'attention des philosophes se détourne presque entièrement de la philosophie hégélienne. Il meurt de pneumonie à 72 ans, à Francfort-sur-le-Main, où il est enterré. Son chien, un caniche du nom d'Atma, est son seul héritier. 

Lu dans:
Roland Jaccard. La tentation nihiliste. PUF. 2012. 202 pages. Citation de Schopenhauer p.93

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Sur le site Schopenhauer cette citation est attribué à Rüdiger Safranski qui résumait de cette phrase la pensée de Schopenhauer.
http://www.schopenhauer.fr/philosophie/vivre-comme-si.html