21 janvier 2025

Gwarosa, la mort par surmenage

 


 « Si vous connaissez un homme seul de plus de 50 ans, prévenez votre mairie.(*) » 
                    

                      

C'est L’envers du miracle sud-coréen (Samsung, LG, Hyunsai, Daewoo), dont les responsables prônent la semaine de soixante-neuf heures et la retraite à 75 ans. Technologie de pointe, tubes de variété fredonnés sur tous les continents, séries à succès, cinéma mondialement reconnu : la Corée du Sud jouit d’une image particulièrement positive. Un peu comme si, dans bien des domaines, Séoul montrait la voie au reste du monde. Pourquoi dans ce cas avoir créé un mot pour décrire la mort par surmenage? Gwarosa.  L'âge de la retraite y est officiellement de 60 ans, mais les rémunérations des travailleurs les plus âgés y sont dégressives, au prétexte de favoriser l’emploi des jeunes. Ainsi les dernières années de travail — celles qui comptent pour le calcul de la retraite — sont-elles caractérisées par une fonte des salaires, parfois amputés d’un tiers. Alors que les personnes âgées de plus de 65 ans représentent la moitié de la population pauvre, la Corée du Sud affiche un taux de suicide vertigineux de 61,3 pour 100 000 chez les plus de 80 ans (contre 33,3 pour les personnes de 75 ans ou plus en France). En Belgique, une récente étude sur le bonheur des personnes âgées, menée par le professeur Stéphane Adam (ULiège), conclut sur une réconfortante note de 7,5 sur 10, supérieure au niveau de bonheur moyen de la population active (6,6 sur 10). Faut-il en conclure que "Gwarosa" n'est pas belge, et que vieillir n'y est pas une malédiction?



Lu dans:
Banderole sur la mairie de Seong-buk (Séoul), campagne de lutte contre le suicide des personnes âgées sans travail, particulièrement préoccupant chez les hommes.

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