11 avril 2024

Un jour dans l'irréel

A l'ombre des fleurs de cerisiers
il n'est plus
d'étrangers. " 
                    Haïku


Il règne un parfum de Japon dans ma rue ce matin, que le soleil exalte. Moment de plénitude, précédant de quelques heures la chute des fleurs de cerisiers qui tapisseront le sol, moment si bref qu'on en oublie la beauté du monde et le mal qui le ronge. Un poivrot sympa tente l'approche d'une accorte voisine, un chiot en laisse ébauche un pas de danse avec sa queue, nos voisins musulmans se sont parés de leurs plus belles djellabas, abayas et jabador pour la fête de l'Aïd, et moi-même m'imprègne de la première chaleur de l'année. Cela ne durera guère, il suffira de quelques heures pour le charme redevienne le fil des jours. Mais l'extrême brièveté de ce moment constitue sa saveur, et nous permet de saisir pourquoi la vis, si courte, est précisément si belle. La coïncidence de tant de beauté estompe les différences.



Je vous souhaite tout cela ce jour des cerisiers, de la fête de l'AÏd, et de la beauté pour les autres. 

CV




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