"Arrivé par avion (..), tu atterris sous la strate des nuages où déjà piétine la belle arrière-saison. Les orpailleurs enfuis, tout l'or de l'automne a resurgi. Rentré d'outre-vie, tu tardes à croire que le soleil qui perce à présent la brume, si ras, était le même hier, celui qui cognait ardemment la peau. (..)
Etienne Faure
Pour les vacances, il n'y a plus de saison. La grande
transhumance d'août a muté, un archipel de découvertes disséminé
sur toute l'année s'est substitué à la plage, ses châteaux de
sable et ses cabines. Dans les familles, les petits cousins
néerlandophones et francophones se partagent les grands-parents,
et les places dans les avions pour des citytrips en décalage.
Soleil haut, soleil bas, on passe de l'un à l'autre comme on
franchissait jadis la dune de Coxyde. Partir, revenir, il y a sans
cesse une valise prête dans le hall, et toute lenteur perdue.
Lu dans:
Étienne Faure. Et puis prendre l'air. Collection Blanche.
Gallimard. 2020. 136 pages. Extrait p.39
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