"Matin de mai je perds
mon goût pour la détresse
La visibilité est bonne."
Karel Logist.
Il faisait beau temps en mai 40. Hermann Hesse écrivait sans qu'on
le croie que jour après jour, se préparait avec zèle la prochaine
guerre. Je lis la presse, trop sans doute. Les blocs se constituent, les
budgets militaires explosent, on se réjouit de la résistance de
l'Ukraine, on maudit Poutine. Tui remplit ses avions, l'Eurovision en
jette plein les paillettes, le concours Reine Élisabeth renaît, les
Rolling Stones tout fripés entament une tournée triomphale. Sur le pont
du Titanic, l'orchestre jouait, et j'ai ce soir l'impression d'en être.
Que l'essence augmente d'un cent effraie, mais habiter à un kilomètre du
siège de l'OTAN et du parlement européen, à cinq kilomètres de Swift ne
tracasse vraiment personne, la Russie c'est si loin. Funestes pensées
d'un pessimiste, alors que le temps est si beau.
Lu dans:
Karel Logist. Tout est loin. Ed. L'herbe qui tremble. Collection D’autre part. 2022. 120 pages.
Karel Logist. Tout est loin. Ed. L'herbe qui tremble. Collection D’autre part. 2022. 120 pages.
Hermann Hesse. Le Loup des steppes (1927). Le Livre de Poche. 1991. 224 pages.
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