25 novembre 2020

Une lecture de Virgile

 

"Le vieux berger était déjà loin, là-bas dans la pente. Ça suivait tout lentement derrière lui. C'était des bêtes de taille presque égale serrées flanc à flanc, (..)  de bonne santé et de bon sentiment, ça marchait encore sans boiter.  Le vent de la nuit venait faire son nid dans la laine des oreilles et les agneaux couchés comme du lait dans l'herbe fraîche, et les pluies. "  
                                Jean Giono



Ce matin, entre deux visites, j'ai croisé un troupeau de moutons, guidé par un vrai berger et son chien. Le Ring Ouest, à 200 mètres, était encombré, une ambulance de réanimation tentait de s'y frayer un passage vers l'hôpital Érasme tout proche. Un couple de hérons guettait une proie entre les roseaux dans l'étang de décharge desservant l'autoroute, entre une rangée de mouettes pensives alignées comme avant une parade. Il n'est rien de mieux que quelques brebis et leurs agneaux pour s'envoler dans le temps et l'espace. Qui n'a rêvé d'acquérir une bergerie en Provence, ou comme Tityre de s'endormir sous un hêtre en jouant du pipeau. Un court instant, j'étais redevenu cet enfant couché dans la garrigue. Ma ville, terre de contrastes.


Lu dans:
Jean Giono. Le grand troupeau. Gallimard. 1972. 256 pages.

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