"Le temps a passé et puis les heures, les mois, les années.
Les petits trains qui nous attendent à la gare ont sifflé sur les petits viaducs
pour nous emporter vers nos petits destins. "
Alexandre Vialatte. Battling, le ténébreux
Fascination d'Alexandre Vialatte pour les trains, et pour la vie qui
nous emporte. "L’homme entre dans le soir de sa vie comme dans un pays
étranger. Les gares sont plus petites et plus rares. Les voyageurs
deviennent moins nombreux. Ils ont changé de costume. On ne voit plus de
bérets basques. Les quais sont de plus en plus déserts. Les affiches,
dans les salles d‘attente, ne parlent plus des mêmes montagnes. Et
soudain, au bout d’un tunnel, l’horizon lui-même a changé. Quels sont
ces longs pays bleuâtres ? Des plaines s’étendent, qu‘on n‘avait jamais
vues, transfigurées par on ne sait quel reflet. (..) Il faut reprendre
le train du soir. Le pays est de plus en plus désert, les gares de plus
en plus distantes. Et, un matin, les rails ayant changé de versant, on
revoit, mais de si haut et de si loin, un bref instant, le pays de la
vie, comme autrefois."
Lu dans :
Alexandre Vialatte. Battling, le ténébreux, ou la Mue périlleuse. Gallimard. NRF. 1928. 239 pages.
Alexandre Vialatte. Dernières nouvelles de l'homme. Le train du soir. Julliard. 1998. 314 pages
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire