"Ce moment qui n'est plus le voyage et pas encore l'arrivée
quand le train qui déjà ralentit
est passé de la nuit noire aux avenues de banlieue.(..)
Nous sommes encore là déjà nous sommes ailleurs
le voyageur impatient dans le train descend sa valise
et s'en va attendre l'arrivée debout dans le couloir déjà prêt à descendre."
Claude Roy
2018 arrive en gare, étrange période d'une dizaine de jours en
points de suspension, où on laisse l'année s'éteindre. On est là , et
déjà ailleurs, aveuglés par les illuminations et les feux d'artifices.
On se souhaite le meilleur pour l'an qui vient, participant à la course
fiévreuse aux emplettes. On feint d'y croire, Obama fera l'intérim de
Trump, Theresa May deviendra présidente de la Commission de l'UE, Theo
Francken président de Groen. On se compte: demain on sera 14 à
s'embrasser sous le gui, ou 40, ou seuls. On est nombreux quand on est
seuls, mais cela se cache. Mais je vous laisse, car il est temps de
descendre, le quai attend les voyageurs qui se pressent vers leurs
destinations incertaines, se hâtant même si personne ne les attend et
qu'ils ne savent où aller. Les fêtes de fin d'année, ce rite de
passage.
Lu dans:
Claude Roy. Le voyage d'automne. NRF. Gallimard. 1987. 115
pages. Extrait p 23
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