"Oublier ce qui n'est jamais advenu."
Françoise Lefèvre
On fait des rêves grands comme ça, on rate le train pour Paris et on
arrive en banlieue. Au mur de sa chambre, une reproduction du Baiser de
Hayez attirait mon regard de longue date. Elle était âgée, seule et
semblait en attente. Son ardent la rejoindrait, à coup sûr, le moment
venu, dès qu'il serait libre, mais sa femme était souffrante et on ne
quitte pas une malade. Un jour le Baiser a disparu, laissant une trace
délavée sur le papier vieilli. J'appris par mon journal qu'un notable
s'était donné la mort après avoir perdu son épouse. Les hommes
promettent tant de choses.
Lu dans:
Françoise Lefèvre. Se perdre avec les ombres. Ed. du Rocher. 2004. 202 pages. Extrait p.22
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