"Cette nuit-là une nuit de souffrance rongeuse
je ne pouvais dormir et la veilleuse bleue
des chambres d'hôpital chuchotait une clarté triste
Je respirais mal et je savais à chaque aspiration
que jamais plus je n'aurais le bonheur du souffle
Alors une main sur une vitre embuée
a effacé ce peu d'humidité qui brouillait la vue
J'ai découvert soudain un ciel très clair
avec juste un léger nuage blanc qui se reflétait
dans la rivière calme comme le cours du temps
quand le temps se suspend pour refléter le ciel.
J'avais encore mal Pourtant j'ai redormi
seul mais tenant ta main dans la paix du silence."
Claude Roy. Chanter dans le noir.
Dans l'extrême souffrance trouver la brèche qui rend soudain la vie à
nouveau supportable. Je ne connais pas de joie plus grande.
Lu dans:
Claude Roy. La fleur du temps. 1983-1987. NRF. Gallimard. 1988. 356 pages. Extrait pp.86-87
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