26 janvier 2017

Ami, amis

« Si vous recevez un petit nombre de parents ou d'amis, vous les ferez asseoir à votre table et vous leur servirez vous-mêmes ce que vous avez de meilleur. Si vous recevez vingt-cinq personnes, auxquelles vous êtes diversement lié, vous leur servirez, je suppose, un buffet froid. Si vous recevez cinquante personnes, auxquelles vous êtes encore plus diversement lié, vous déplacerez l'heure de la réception, vous les inviterez à une garden party et vous leur ferez servir des rafraîchissements. Si vous recevez deux cents personnes, vous leur servirez peut-être encore un repas, mais vous en remettrez le soin à un restaurateur de profession. Pour votre part, vous vous contenterez de saluer personnellement quelques-uns de vos invités, et vous ferez à tout le monde un petit discours d'accueil et de bienvenue ... Le nombre change obligatoirement la forme et le contenu des relations humaines. »
             Jean-Paul Audet

Perd-on en densité ce qu'on gagne en volume? Réécouter Maria Bodin, vieille paysanne coriace de 87 ans expliquant à son benêt de fils Christian qu'elle a plus de mille amis sur Face de Bouc, "on ne les voit pas mais c'est comme les hémorroïdes, on ne les voit pas non plus et pourtant on les a. Et l'avantage avec ces amis-là, c'est qu'ils ne t'ennuient pas. J'ai même comme ami un grand Noir, aux Etats-Unis - comment s'appelle-t-il encore? - on le voit tout le temps à la télévision."   Et son benêt de fils de lui répondre qu'"il préfère un seul ami, mais un vrai." L'ironie n'est jamais qu'une forme popularisée de la philosophie, et j'aime.  


Lu dans:
Frédéric Debuyst. A la recherche de la simplicité. Publications de Saint André. Les Cahiers de Clerlande n° 13. 2015. 141 pages . Extrait p. 91 
Les Bodins. Face de Bouc pour les Nuls. https://www.youtube.com/watch?v=CWW05O05ypA. Vaut la peine d'une découverte.


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