"Marchant à grands pas pressés, je dépasse les enfants du lycée Jacqmain se traînant mollement par petits groupes dans le parc Léopold quand soudain sans crier gare, une averse nous tombe dessus. Comme une ruche bourdonnante, c'est la pagaille parmi les écoliers qui courent en tous sens pour se réfugier sous les grands arbres. Quelques-uns, dégoulinants, célèbrent en dansant la fête du soleil et de l'eau. Je ris avec mes jeunes compagnons improvisés, emplie du bonheur de vivre ensemble quelque chose d'intense, de vivant. Cette joyeuse effervescence me ranime et efface tous mes soucis."
Chantal Dellicour
On aime ces averses qui font des souvenirs, ces inattendus magiques
parce qu'ils sont gratuits. Une fraction de seconde, on ne connaît
plus ni son âge, ni la date, ni le lieu. On ne traîne plus ni
souvenirs ni projet, on est dans l'instant avec soi-même et les
autres, toute menace effacée. On a chacun son parc Léopold.
Chantal Dellicour. A quelle fête? Cantare. 2014. 30 pages. Extrait p.7
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