"Je marche le long du boulevard, portant un sac trop lourd, un fatras inutile. L'air est irrespirable. Les voitures, pare-chocs contre pare-chocs, les quelques autobus immobilisés en travers des carrefours, le camion à contresens qui tente de démarrer ne grondent plus mais s'unissent dans une sourde vibration. La gare de l'Est au bout de la perspective ressemble à un mirage tant elle tremble dans la chaleur des gaz d'échappement. Un jeune homme me bouscule, qui avance à grands pas, puis se retourne vers moi : «Tu traînes !»
Pierre Cassou-Noguès
Petite scène de rue, petite scène de vie. En consultation, cela se traduit par "je ne sais pourquoi, mais le soir j'ai souvent la migraine."
Lu dans :
Pierre Cassou-Noguès. La Mélodie du tic-tac: et autres bonnes raisons de perdre son temps. Flammarion. 2013. 301 pages. Extrait p. 247
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