"De ces milliards de grains de rêve
J'ai créé quelques mots simples,
En remuant toute cette plage de sable
Comme avec les mains des tempêtes,
Et je ne suis pas un poète
Mais un voyageur,
Qui erre au coucher du soleil parmi les dunes.
Bonsoir, la mer,
Ma route est longue,
Je m'en vais.
J'emporte tout dans ma valise, sauf cet air
Que je n'ai pu enlever."
Ismaïl Kadaré. Au bord de la mer
Je n'ai jamais entendu tant de prénoms aux sonorités inconnues que ces
derniers mois, et ma salle d'attente bruisse d'idiomes étranges.
Travailler, dur souvent, pour peu de chose, est leur réalité commune.
Ils emportent tous l'espoir d'une existence meilleure pour eux et leurs
enfants, et ont laissé derrière eux des parents âgés et l'air du pays
natal qu'ils n'ont pu emporter, comme le chante Ismaïl Kadaré. Ils me
font voir la chance d'avoir pu vivre sans arrachement.
Lu dans :
Ismaïl Kadaré. Au bord de la mer. Les Poètes de la Méditerranée. Gallimard Poésie. 2010. 955 pages.
Ismaïl Kadaré. Au bord de la mer. Les Poètes de la Méditerranée. Gallimard Poésie. 2010. 955 pages.
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