"POIS DE SENTEUR (essai 5)
Alcool phényléthylique 200
Paradis one ® 180
Hydroxycitronellal 50
Rhodinol 30
Acetyl isœugenol 15
Fleur d'oranger (absolu incolore) 15
Cis-3 hexenol 5
Aldéhyde phénylacétique 50% 5
Total 500
À sentir dilué à 5% dans de l'alcool à 85°. "
Lorsque Jean-Claude Ellena, "nez" chez Hermès découvre sur son bureau un bouquet de pois de senteurs blancs (effluves de rose, fleur d'oranger, oeillet avec une touche vanillée) il se hâte d'en ramasser les fragrances dans une formule chimique susceptible de se voir reproduite à l'infini. Proust, lui, évoque sa grand-mère: la traduction des émotions est multiple. La maîtrise de l'artisan tue-t-elle la puissance d'évocation que suscite l'arôme de la fleur? Elle force en tout cas l'admiration, même s'il confie regretter aujourd'hui la perte de l'émerveillement des premières découvertes. Un jour viendra sans doute où la neurobiologie permettra au chercheur de noter sur son calepin les composants chimiques de la tristesse, de la passion amoureuse, de la colère dévastatrice et de l'émotion suscitée par le concerto pour violon de Beethoven. Savourons le mystère tant qu'il en reste: il nous permet de rêver.
Lu dans:
Jean-Claude Ellena. Journal d'un parfumeur. Ed Sabine Wespieser. 2011. 159 pages. Extrait p.71
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