18 janvier 2012

Infimes transformations de la partition initiale

"A l'un de ses disciples qui proposait de creuser des canaux d'irrigation dans le potager, Confucius, l'arrosoir à la main, répondit : "Qui sait où cela nous mènerait."
Sylvain Tesson.

En 2000, on se soucie moins de ces minuscules libertés prises avec l'ordre des choses: l'entreprise de commerce de détail Wall Mart (2 millions d'employés), la tour Burj Khalifa à Dubaï (826 mètres, 160 étages) , l'Airbus A380-800 (853 passagers, 150 tonnes de fret) ou encore le paquebot Oasis of the Seas (6000 passagers, 2000 membres d'équipage) sont nos tours de Babel destinées à atteindre le ciel. On se surprend à imaginer qu'il y a moins d'un siècle "le coq disait l'aube, le chien l'étranger, le cor la chasse, le carillon de l'église marquait l'heure, la trompe la diligence, le glas la mort, les rares violons des musiciens ambulants signalaient la fête annuelle" (Pascal Quignard). Est-ce se montrer passéiste que de penser qu'un jour il nous faudra retrouver une voie médiane ?  
 
Lu dans:
Sylvain Tesson. Dans les forêts de Sibérie. Gallimard. 2011. 288 pages. Extrait page 207
Pascal Quignard. La haine de la musique. Gallimard. Collection Folio. 1997, N°3008, Première édition : Calmann-Lévy - 1996. 

Aucun commentaire: