"Rentrer à la maison. Jamais je n'avais mesuré à ce point la force magique des deux mots: la maison. Quand on y vit, qu'on y rentre chaque soir, quand on réchauffe un peu de potage, qu'on essuie une assiette, quand on secoue un coussin, quand on jette quelques graines aux poules et qu'on ouvre la porte au facteur... sait-on encore le bonheur de la maison? Au loin, à l'hôpital - et c'est tellement loin, l'hôpital -, la maison, même toute petite, devient un royaume. Et rejoindre cette petite maison-là une toute grande joie. Rentrer à la maison, c'est comme retrouver sa carte d'identité, rejoindre son pays après un long exil. Va-t-on encore me reconnaître?"
Gabriel Ringlet.Lu dans:
Gabriel Ringlet, Ceci est ton corps, Journal d'un dénuement, Albin Michel, 2008, 232 p, extrait p.53
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