27 janvier 2008

Le berger et le paysan

"Plus tard, beaucoup plus tard, chacun se découvre étrangement nomade ou sédentaire, amateur de flux, de transports, de déplacements, ou passionné de statisme, d'immobilisme et de racines. Les premiers aiment la route, longue et interminable, sinueuse et zigzagante, les seconds jouissent du terrier, sombre et profond, humide et mystérieux."
Michel Onfray.

Une belle méditation sur ce qui nous met en route, sur notre double appartenance: berger ou paysan. Aux valeurs de l'ordre, du travail, du territoire, s'oppose l'instinct du nomade, qui ignore l'horloge et fonctionne au soleil ou aux étoiles, s'instruit des constellations et de la course de l'astre dans le ciel, n'a pas de montre mais un oeil d'animal exercé à distinguer les aubes, les aurores, les orages, les éclaircies, les crépuscules, les éclipses, les comètes, les scintillements stellaires. Du berger qui sait lire la matière des nuages et déchiffrer leurs promesses, interprète les vents et connaît leurs habitudes. Qui sommes-nous, et qui rêvons-nous d'être?

Lu dans Théorie du voyage. Poétique de la géographie. Michel Onfray. Le Livre de Poche, 2006

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