01 décembre 2015

La parole vraie

"Il faut se méfier des interprétations hasardeuses. De l'Autre je recevrai toute parole comme un signe de vérité. Et lorsque je parlerai, je ne mettrai pas en doute qu'il reçoive pour vrai ce que je dirai."
Roland Barthes

Se pourrait-il que ce soit si simple? Habiller les mots de signes, interpréter les paroles d'autrui en fonction des sentiments du moment, les nôtres ou ceux que nous lui prêtons, peut constituer un piège dans la relation. On connaît l'histoire des deux cravates, une rouge une bleue, offertes par une mère à son fils. Il met la rouge et le fait remarquer à sa mère qui lui répond: "je m'en doutais, tu n'aimes pas la bleue." On sourit, mais combien d'existences gâchées par la répétition de ce scénario?


Lu dans:
Roland Barthes. Fragments d'un discours amoureux. Seuil. 1977  

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