"Surtout il y avait le tilleul. Immense et dévorant. (..) Aux heures les plus chaudes de l'été, son ombrage importun offrait la plus odorante des tonnelles. Je m'asseyais sur le petit banc de bois vermoulu, contre le tronc, et j'aspirais à grandes goulées avides l'odeur de miel pur et velouté qui s'échappait de ses fleurs d'or pâle."
Muriel Barbery
Soudain ce matin, le parfum entêtant d'une époque lointaine. Le
tilleul est de retour, et les images qu'il véhicule. Il embaumait le
site de la faculté de médecine de Woluwé en fin d'année académique,
senteur capiteuse pour les uns et d'une tristesse infinie pour les
autres. Ces années sont loin, mais les effluves de l'arbre à tisane
demeurent à jamais imprégnés d'un mélange de bonheur et de tristesse.
Lu dans:
Muriel Barbery. Une gourmandise. NRF Gallimard. 2000. 146 pages.
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