"En été j'ignorais encore
combien sans toi
l'hiver est long et le lit froid."
Antoinette Dalcq
Je la revois quelques mois après la perte de son mari, les mots peinent à
sortir. Le soleil brûlant de la Grèce en août, que du bonheur, l'avenue
du Silence à la Toussaint, on a peine à le croire. La gène financière,
les avis notariaux, des enfants plus lointains, les amis qui s'espacent,
les invitations rares. Tout un monde de fêtes, de rencontres joyeuses,
de retrouvailles avec paniers et bouteilles s'estompe: la solitude ne
plaît pas trop aux couples. C'était une vie pleine, trop pleine parfois,
maintenant c'est la steppe, sœur Anne ne voit rien venir. Le rythme des
saisons souligne tout cela cruellement: on est en hiver, jours courts,
nuits longues, petites laines pour retrouver une chaleur à jamais
perdue. Faire son deuil est simple à conseiller, moins à vivre.
Lu dans:
Antoinette Dalcq. Nommer les choses comme Adam. Ed. J Dieu-Brichart. 1988. 56 pages. Extrait p. 33
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