"L’animal naît, il passe, il meurt,
et c’est le grand froid.
C’est le grand froid de la nuit, c’est le noir.
L’oiseau passe, il vole, il meurt,
et c’est le grand froid.
C’est le grand froid de la nuit, c’est le noir.
Le poisson fuit, il passe, il meurt,
et c’est le grand froid.
C’est le grand froid de la nuit, c’est le noir.
L’homme naît, mange et dort. Il passe
Et c’est le grand froid
C’est le grand froid de la nuit, c’est le noir.
Et le ciel s’est éclairé, les yeux se sont éteints.
L’étoile resplendit.
Le froid est en bas, la lumière en haut.
L’homme a passé, le prisonnier est libre.
L’ombre a disparu.
L’ombre a disparu. "
Une patiente est morte cette nuit, à bout de vie. Elle lisait et inspirait, son mari peignait, leur modeste appartement social était un âtre de beauté. Le dernier tableau reste inachevé, faute d'avoir pu capter la lumière. L'avant-dernier, un buste de Marianne offert aux chalands sur une brocante, a été baptisé "Où vais-je aboutir?" Il est mort deux mois plus tard, il y a cinq ans, Meurt-on jamais quand on a pu se transmettre d'aussi si beaux messages? Et nous, captons-nous encore la lumière?
Lu dans:
Chant sacré attribué aux Pygmées. Le Livre d’or de la Prière. Alfonso M. di Nola. Marabout.
Liliane Wouters. Comme vient un voleur dans la nuit (peur, stupeur, poèmes). Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. 1998
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire