«Au lieu d’écouter les vaines prétentions des roitelets, des sectateurs et des égoïsmes nationaux, la mission de l’Européen est au contraire de toujours insister sur ce qui lie et ce qui unit les peuples, d’affirmer la prépondérance de l’européen sur le national, de l’humanité sur la patrie.»
Erasme, cité par Stefan Zweig.
Erasme, Zweig, deux voix fortes dont notre Europe actuelle, à la
fois différente et similaire à l'image qu'ils en avaient, peut
s'inspirer. Une citoyenneté liée à
l’universel et non pas à des traditions locales, accessible à tous
indépendamment de leur origine. Substituer aux «racines»,
ou à la «souche» - métaphore
agricole illustrant la germination d’une graine à l’endroit où
elle a été semée - par une adhésion à un code partagé. Nous, les
humains, comme le dit si bien George Steiner, n’avons pas des
racines mais des jambes pour aller et venir où bon nous semble. Le
projet européen, comme en son temps la démocratie elle-même, naît
du déracinement: il n’existe pas d’Européens de souche mais de
lois communes.
Lu dans :
Stéphane Zweig. Érasme. Grandeur et décadence d'une idée. Le Livre de Poche. 1996. 185 pages.
Fernando Savater. La citoyenneté menacée. Le Soir. 14 mars 2016. Extrait page 12
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