"L'intensité de l'amour se mesure non pas à son éclat, mais à son enfouissement."
Alfons Van Steenwegen
Me revient le sobre récit du lien resté discret qui sut unir
par-delà leurs voeux religieux, l'éloignement géographique et la
différence d'âge un vieux moine respecté et une religieuse qui ne
l'était non moins. Une sorte de pudeur leur faisait éviter de nommer
amour ce sentiment qui "trace son sillon dans le sol de la vie, comme
une charrue, à travers ronces et rocailles, qui s'enracine dans
l'être avec une solidité d'autant plus grande qu'elle ne mesure
pas les années. C'est ainsi que l'amour se vit dans le
clair-obscur du matin ou du soir." Héloïse partant sur la route,
au terme d'une longue existence marquée par la séparation physique,
retrouver le convoi qui lui ramène la dépouille de son inoublié Abélard,
aurait pu écrire ces lignes. Et chacun de nous qui connut la chance
d'un amour.
Lu dans:
Alfons Van Steenwegen. La vie à deux: mode d'emploi .Bruxelles. De Boeck. coll.Comprendre. 2013
Alfons Van Steenwegen. La vie à deux: mode d'emploi .Bruxelles. De Boeck. coll.Comprendre. 2013