"Mon père venait du nord
Ma mère vient du sud
Je suis né dans un pays
Grand comme un confetti
Les dunes, un soleil rare
C'est Marijk, on nous sépare
On ne voulait pas que l'on s'aime
Le chagrin d'un belge
De la Venise du nord
Aux corons du sud
J'ai aimé bien des gens
Leurs différences leurs accents
Mais Marijk dans ce pays
En Flandre, en Wallonie
Certains, n'aiment pas que l'on s'aime
Le chagrin d'un belge
(..)
Des fois j'pense à mon vieux
Qu'il soit plus là c'est mieux
Il aurait trouvé la bière
Trop sombre, trop amère ."
Pierre Rapsat. Un dimanche en automne.
Les Toussaints de mon enfance m'apparaissent en quelques semaines  devenues aussi irréelles que les deux tours jumelles fumantes du 11  septembre: le partage traditionnel des gauffres légères et chaudes,  saupoudrées de sucre impalpable, auquel se voyait ce jour-là convié le  curé; la Brabançonne et le drapeau belge honorés à la fin de la messe  des morts, cette courte accalmie de recueillement patriotique se  terminant le 11 novembre. Images tremblotantes dans le brouillard,  devenues tellement évanescentes qu'on a peine à croire qu'elles aient pu  exister. Mes petits-enfants fêtent joyeusement Halloween, le Brico  Plan-it est ouvert tout le weekend et propose des "soldes à tomber  mort". On suppute paisiblement à table les avantages comparés d'un  rattachement de la région wallonne à la France ou à l'Allemagne. Le  primat de Belgique est sommé par ses ouailles et ses conseillers de se  taire jusqu'à Noël, pétition interne et commission d'enquête à la  Chambre à l'appui. Eh ben mon vieux, comme dit Rapsat, vaut mieux que tu  ne voies pas tout cela...
    
 
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