"J'ai grandi dans la mer et la pauvreté m'a été fastueuse, puis j'ai perdu la mer, tous les luxes alors m'ont paru gris, la misère intolérable.
Depuis, j'attends. J'attends les navires du retour, la maison des eaux, le jour limpide".
Albert Camus. L'été
Echappe-t-on un jour, comme un Camus dont l'enfance fut inondée de soleil dans la brûlante Algérie, à la brûlante nostalgie de la clarté et des mers incandescentes, et a contrario aux souffrances de l'exil. La longue litanie de patients épuisés sans être malades de ce début d'année, particulièrement parmi les nombreux déracinés que comptent nos grandes cités, me fait hélas penser que non. L'un pleure le verger de son père, qu'il a négligé et dont les plants ont séché sur pied, l'autre une mère morte sans qu'il ait pu l'embrasser une dernière fois; l'émigration vers un pays de cocagne a son prix de déchirures.
Lu dans
La lumière solaire d'Albert Camus . Eric de Bellefroid. La Libre Belgique. Lire. vendredi 16 janvier 2009. p.3
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