20 mai 2015

La grande oreille

« Anne, ma sœur Anne, n'entends-tu rien venir ? ».
        Charles Perrault.  Barbe bleue. Les Contes de ma mère l'Oye (1697)

Il s'écrit d'étranges choses. Qu’après des catastrophes naturelles du type tsunami, on ne trouve pas de cadavres d’animaux sur les plages ou dans les forêts. Que les sittelles à poitrine rousse écoutent les alertes des mésanges, véritables gardiennes de la forêt dont les messages sont répercutés par des dizaines d’espèces, des oiseaux bien sûr, mais aussi des mammifères comme les écureuils, tous à l'affût de ces cris d'alerte aigus comme une alarme incendie. Que lors du tsunami de décembre 2004, un silence assourdissant suivit cette stridence quelques instants avant la catastrophe. Plus un bruit d’oiseau. Une chose est sûre, les animaux peuvent compter les uns et les autres pour se protéger. Chaque animal émet une série de sons qui constituent au total une sorte de chahut dans lequel chacun perçoit les sons qui l’intéressent.

Une chose m'intrigue. Que celui qui est sensé le plus intelligent de tous, l'homme, soit la seule espèce à ne plus percevoir ces messages. Le développement de son cerveau se serait-il produit au détriment de son sens de l'écoute?


Lu dans:
Violaine Jadoul. Quand les oiseaux préviennent les écureuils du danger. Le Soir. Mercredi 20 mai 2015. Extrait p.9

Aucun commentaire: