"J'ai été aimée."
Maudie (film de Aisling Walsh, 2016)
Trois mots à peine audibles pour une une existence qui
s'éteint dans la sérénité liée à une certitude: avoir été aimée. Une
histoire sobre qui sonne juste, celle d'un coup de foudre à l'envers
menant de l'ombre à la lumière, inversant le scénario cinématographique
habituel de la passion amoureuse qui veut qu'à l'éblouissement des
débuts succède inévitablement l'usure des jours. On sort meilleur de la
vision de Maudie, film
intimiste à petit budget, qui nous décrit l'histoire
d'amour improbable d'un couple dépareillé que tout sépare et que
la vie commune fera se découvrir et aimer. Cela sonne juste, et
reste présent longtemps après le
générique final. Transcendée par l'interprétation inoubliable de
Sally Hawkins dans le personnage de Maud Lewis, artiste peintre naïve
déformée par l'arthrite, Maudie semble nous souffler une vérité
méconnue: l'intensité d'un amour se mesure vers la fin et se moque de la
perfection de la silhouette, ou de l'épiderme. C'est peu dire qu'on a
apprécié.
Lu dans:
Maudie. Film. Réalisation Aisling Walsh. 2016. Irlande/Canada. 1h 56 min. Avec Ethan Hawke, Sally Hawkins, Kari Matchett.
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