" Ego est le nom de l'histoire que je me raconte en permanence "
François De Smet.
L'homme et son ombre. Celui qu'on habite, fatras de petits
secrets, de petites angoisses, petits bonheurs qui cohabitent en
permanence, petites gerçures, petites chatouilles, petites
douleurs, ongles à couper, poils à tailler... pas toujours un chef
d’œuvre. Petits secrets du corps et de l'âme, dont on ne connaît
jamais que 2 à 3 % même chez l'être le plus aimé. On est dans
l'intime, poétiquement appelé jardin secret.
Et puis il y a Ego, ce récit de soi dont on fait les belles
histoires, partagé dans les récits de comptoirs, de coins de rue,
de réseaux sociaux, de repas de famille. Démarche vieille comme
l'homme lui-même, vrai faux qui n'existe que dans le regard des
interlocuteurs auxquels elle s'adresse, et à laquelle on finit par
croire soi-même. Celui qui parvient à régler sa focale de manière
à ce que l'ombre coïncide avec le promeneur est un homme heureux.
Lu dans:
François De Smet. Lost Ego, la tragédie du « Je suis ». Presses universitaires de France. 2017
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