"Si vous saviez combien j’aime l’automne, combien je me sens accordé à cette saison. Les ardeurs de l’été ont pris fin, et avec elles, les tensions, parfois le mal-être qu’elles entraînent. Une douceur est là, présente dans l’air, les lumières, les ciels qui pâlissent. En elle se profile la menace du déclin, et c’est peut être cette menace qui donne tant de prix à la splendeur de ces journées où la vie jette ses derniers feux. (..) De cet automne je passe à celui de l’existence humaine. Pour nous aussi au long des années se succèdent des nuits de gel, des vents dévastateurs, d’implacables journées de canicule, des orages, des sécheresses, des pluies torrentielles, et c’est tout cela qui finit par produire la richesse d’une vie, la beauté d’un visage. Un visage n’est jamais si beau, si émouvant qu’à son automne."
Charles Juliet
Le visage aimé a pris des rides, devenant paysage. De combien
de ces rides aurai-je été responsable, en tant d'années, et quel aurait
été ce visage au terme d'une autre existence? Questions sans réponse,
que l'automne humain amène à se poser.
Lu dans:
Charles Juliet. Dans la lumière des saisons. P.O.L. 1991. 96 pages
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