«Toutes les vicissitudes de notre vie sont des matériaux dont nous
pouvons faire ce que nous voulons.»
Novalis
Plongé dans la biographie de l'astrophysicien Hawking, dont j'avais
découvert la "brève histoire du temps" il y a une vingtaine
d'années,
je demeure fasciné par l'effet paradoxal des événements d'une
existence. Atteint d'une sclérose latérale amyotrophique qui le
paralyse progressivement, il se sent gagné par un sentiment
d'urgence devant sa vie qui soudain semble se retrécir, et la nécessité
de ne plus gaspiller son énorme potentiel de créativité
intellectuelle, gaspillé jusque là dans un parcours d'étudiant
volontiers paresseux. "Auparavant je m'ennuyais profondément et
j'avais l'impression que rien ne valait la peine de faire un effort.
Un des résultats de ma maladie a été de changer tout ça : lorsqu'on
est
confronté à l'éventualité d'une mort prématurée, on comprend que la
vie vaut la peine d'être vécue. (..) J'ai soudain réalisé qu'il y
avait des tas de choses qui valaient la peine d'être faites, si
j'avais un sursis. Deux années passèrent. La progression de la
maladie ralentit. Je n'étais pas mort. Alors même qu'un
nuage planait au-dessus de mon avenir, j'ai découvert, à ma grande
surprise, que je goûtais beaucoup plus la vie à présent
qu'auparavant.» On rejoint ici Emmanuelle Laborit (Le cri de la
mouette) et la perception qu'elle aura de sa surdité, grâce à laquelle
elle est devenue actrice et auteure, ou le violoniste Niccolo
Paganini dont l'hyperlaxité ligamentaire favorisera la virtuosité.
Comme le suggère Hawking dans un entretien télévisé "Il faut une
certaine maturité pour comprendre que la vie n'est pas "juste".
Reste
à faire de votre mieux dans la situation qui est la vôtre."
Lu dans:
Kitty Ferguson. L'incroyable Stephen Hawking. Flammarion. 2012. 452
pages. Extraits pp 60, 68, 69
Stephen Hawking, Trous noirs et bébés univers. Odile Jacob. 2010.
208 pages. Extrait p. 26
ABC , 20/20, émission de 1989.
Emmanuelle Laborit. Le Cri de la mouette. Pocket Jeunesse. 2003. 212 pages.