«O mort parle plus bas, on pourra nous entendre
Approche-toi encore et parle avec les doigts ... »
René-Guy Cadou
La liturgie des grandes fêtes religieuses a déserté nos existences, leur parfum reste, souvenir entêtant des années d'enfance quand - entre le Vendredi Saint et la fête de Pâques- le samedi déroulait un temps de réflexion empreint de vacuité: la mort avait fait son oeuvre "and so what"... Les cloches de nos églises arrêtaient de sonner, ce n'était plus le jeûne mais pas encore la fête, on se tenait comme tapi dans une incertitude existentielle qui peu à peu façonnait notre être. On apprenait, tout enfant, que l'existence était - ou serait - faite de bonheurs mais aussi de périodes où "de la douleur, mon Dieu, j'en eus toujours assez/Mon ombre fut mon seul compagnon de voyage» comme l'écrit Cadou dans La Vie rêvée. La fête de Pâques suivait l'exode dans l'écriture sainte, raison sans doute pour laquelle on a repris l'expression nomade de l'"exode sur l'autoroute de la mer" pour baptiser la première grande transhumance des périodes ensoleillées. On vous la souhaite empreinte d'un souvenir de cloches carillonnantes.
Lu dans :
René Guy Cadou. La vie rêvée. Ed. Robert Laffont 1944.
René Guy Cadou. La vie rêvée. Ed. Robert Laffont 1944.
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