"Cesse-t-on d'être amoureux quand la personne aimée cesse de vivre? Où va l'état amoureux quand le corps mort a été réduit en cendres? Il se réfugie dans des images. (..)
Le temps guérit, dit-on. Mais on devrait dire : le temps répète. C'est un exercice de révision. Vous refaites indéfiniment les mêmes choses, assez longtemps pour en oublier que c'était la première fois. C'est pourquoi Orphée n'avait pas le droit de se retourner. En la revoyant, il la "refaisait". Et ce faisant il l'effaçait. "
PF Thomèse. L'enfant ombre. Actes Sud. 2004
27 août 2007
Le présent de l'avenir, c'est l'attente (St Augustin)
"Souviens-toi du futur !" *
Le Talmud
Le Talmud
"Une image est souvent plus utile qu'un discours. Celle du sablier peut nous être d'un grand secours. Non point pour gloser comme à l'ordinaire sur la tristesse insondable des jours enfuis ou l'impermanence des choses, mais pour se représenter visuellement la rupture advenue. Hier encore, le sablier, étranglé en son milieu mais élargi dans ses deux extrémités, figurait assez bien notre rapport au temps. L'étroit passage médian correspondait au présent tandis que les deux masses sphériques désignaient le passé (au-dessus) abouté à l'avenir (au-dessous). Le présent, mince rétrécissement du sablier, n'avait droit qu'à la portion congrue. Il n'était que l'espace insaisissable de l'écoulement du temps. En clair nous étions surtout habités par la mémoire et mus par le projet. Nos vies étaient principalement gouvernées par le souvenir et par l'attente. Elles étaient comme emplies par le passé et par le futur. Or cette représentation n'est plus pertinente. L'étroit goulot du présent s'est élargi au détriment des deux «bulles» de l'ancien sablier. Le présent a pris toute la place. Ainsi notre image du temps ne ressemble-t-elle plus à un sablier mais à un oeuf, renflé en son milieu, étroit à ses deux extrémités, celle du passé et celle du futur. La métaphore est parlante. Le passé, c'est-à-dire la mémoire humaine, n'a plus la même emprise, au point que nos sociétés sont livrées à la versatilité de l'opinion, à l'émotion changeante, à l'urgence, toutes trois instantanées. Elles sont ainsi perpétuellement guettées par l'amnésie. Symétriquement, la part du futur, c'est-à-dire du projet, est réduite à peu de chose, pour ne pas dire à rien. Le futur ne vaut plus ce qu'il valait. Il est dévalué, au sens monétaire du terme, de sorte que nous avons chassé son image de notre présent. (..) Toute la question est de savoir si cette sacralisation du présent est sans conséquences, et si le présent réduit à lui-même est habitable."
J-Claude GUILLEBAUD. Le goût de l'avenir.
26 août 2007
Secrets de négociation
"On ne se rend pas à une négociation avec une fanfare à sa tête."
Steve Stevaert (ancien président du SPA)
Steve Stevaert (ancien président du SPA)
21 août 2007
Deux univers se côtoyent
"Nous sommes des univers passagers dans l'univers qui s'éternise."
Régis Jauffret . Univers, 2003
Régis Jauffret . Univers, 2003
20 août 2007
Deux ou trois visions du paradis
« Il y aura là des fleuves dont l'eau est incorruptible, des fleuves de lait au goût inaltérable, des fleuves de vin, délices pour ceux qui en boivent, des fleuves de miel purifié.»
Coran, Muhammad, XLVII; 15
Cette vision explicitement voluptueuse de la vie éternelle proposée par l'islam est à comparer avec celle, désincarnée et strictement spirituelle, du paradis chrétien, ou encore avec cette austère description de l'au-delà donnée dans le Talmud. «Il n'y a dans le monde futur ni manger ni boire, ni procréation ni commerce, ni jalousie, nihaine, ni concurrence, mais les justes sont assis, leur diadème sur la tête, et jouissent de l'éclat de la présence divine. [...] Quelque chose est promis, mais ce quelque chose est caché (2). »
Coran, Muhammad, XLVII; 15
Le hasard de mes lectures d'été me fait découvrir deux descriptions du paradis telles que Jean Claude Guillebaud les reprend dans son gros ouvrage "La tyrannie du plaisir". La première est celle de l'existence post mortcm et du paradis que propose l'islam. Il est peuplé de créatures fabuleuses - les houris - au corps de safran, de musc, d'ambre et de camphre; créatures sensuelles au « sexe appétissant» qui sont à la libre disposition de l'élu. C'est dans les textes du fameux Suyûti (Cheikh Jalal Addin alSuyûti, Kitâb al duraI' al h' isân jïl ba'thi wa na' â imiljinân, XII"- XIII" siècle), qu'on trouve les descriptions les plus saisissantes de ce « paradis de l'érection de quatre vingts ans et de l'orgasme infini ». « Au paradis, on embellit de jour en jour, écrit Suyûti. L'appétit est centuplé. On mange et on boit à volonté. La puissance génésique de l'homme est elle aussi multipliée. On fait l'amour tout comme sur terre mais chaque jouissance se prolonge, se prolonge, et dure quatre-vingts ans. [...] Chaque fois, ajoute Suyûti, que l'on couche avec une houri on la trouve vierge. D'ailleurs la verge de l'élu ne se replie jamais. L'érection est éternelle. A chaque coït correspond un plaisir, une sensation délicieuse, tellement inouïe en ce bas monde que si on l'y éprouvait on tomberait évanoui (1). »
Cette vision explicitement voluptueuse de la vie éternelle proposée par l'islam est à comparer avec celle, désincarnée et strictement spirituelle, du paradis chrétien, ou encore avec cette austère description de l'au-delà donnée dans le Talmud. «Il n'y a dans le monde futur ni manger ni boire, ni procréation ni commerce, ni jalousie, nihaine, ni concurrence, mais les justes sont assis, leur diadème sur la tête, et jouissent de l'éclat de la présence divine. [...] Quelque chose est promis, mais ce quelque chose est caché (2). »
Sources : 1. Abdelwahab Bouhdiba, La Sexualité en Islam, op. cit. 2. Cité par Josy Eisenberg, in Maryse Choisy, La Survie après la mort, Labergerie, 1967.
19 août 2007
Un vide vertical
Dans la forêt sans heures
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore
Jules Supervielle. Le voyage difficile.
On abat un grand arbre.
Un vide vertical
Tremble en forme de fût
Près du tronc étendu.
Cherchez, cherchez, oiseaux,
La place de vos nids
Dans ce haut souvenir
Tant qu'il murmure encore
Jules Supervielle. Le voyage difficile.
Retour de vacances
"Si l'on passait l'année entière en vacances, s'amuser serait aussi épuisant que travailler."
W.Shakespeare
Ebloui d'entendre à nouveau le téléphone, comme un poussin qui sort de l'oeuf après avoir cassé sa coquille. On s'y remet.
W.Shakespeare
Ebloui d'entendre à nouveau le téléphone, comme un poussin qui sort de l'oeuf après avoir cassé sa coquille. On s'y remet.
Oublier
« J’ai une mémoire merveilleuse quand il s’agit d’oublier. »
Marilyn Monroe.
La célèbre actrice, assaillie par les insomnies et les anxiétés nocturnes, tente d'oublier les célèbres amants qui l'ont célébrée, puis négligée. Sa propre mère est morte démente, elle la connut à peine mais l'image la hante. Quelques semaines plus tard, elle mourra dans de mystérieuses circonstances. L'histoire complète est à votre disposition si vous souhaitez un thriller pour l'automne.
Echange avec Sidney SKOLSKY. Don Wolfe. Marilyn Monroe. Enquête sur un assassinat. Ed Albin Michel 1998. J’ai Lu p.522.
Marilyn Monroe.
La célèbre actrice, assaillie par les insomnies et les anxiétés nocturnes, tente d'oublier les célèbres amants qui l'ont célébrée, puis négligée. Sa propre mère est morte démente, elle la connut à peine mais l'image la hante. Quelques semaines plus tard, elle mourra dans de mystérieuses circonstances. L'histoire complète est à votre disposition si vous souhaitez un thriller pour l'automne.
Echange avec Sidney SKOLSKY. Don Wolfe. Marilyn Monroe. Enquête sur un assassinat. Ed Albin Michel 1998. J’ai Lu p.522.
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