"Picasso estimait qu'il faut un long temps pour devenir jeune. C'est ce que j'ai pu vérifier. Ma jeunesse n'a été que confusion, ennui, détresse ... Ainsi à l'angoisse, à la lourdeur, à la grisaille se sont progressivement substitués une quiétude, un profond bonheur d'être, une clarté qui ne s'éteint plus. Je n'ai jamais été précoce, et il m'a fallu atteindre la soixantaine pour pouvoir jouir de cette maturité tant attendue. Et formidable surprise, à la faveur de ce qu'elle m'accordait, je suis enfin devenu jeune. Liberté et jeunesse auxquelles je n'avais jamais goûté et qui furent d'autant plus appréciées."
Charles Juliet
Nicolas Bouvier, dans sa Chronique japonaise, nous explique qu'au Japon,
pays où les gens sont particulièrement contraints sur le plan social,
l'on ne rencontre de personnes réellement singulières que parmi les
retraités. Or une information récente - tragi-comique - nous apprend que
le Japon du XXIe siècle va devoir faire face à un grave problème de
délinquance sénile, les Japonais ne commençant à se libérer de
l'ultraconformisme ambiant qui est le leur qu'à la période du troisième
âge!
Lu dans:
Charles Juliet. Lumières d'automne. Journal VI 1993-1996. POL. 2010.
Denis Grozdanovitch. Petit éloge du temps comme il va. Gallimard 2014. Folio 5820. 132 pages. Extraits p 90.
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