"Au sortir d'un bois de chênes envahi par le buis et le lierre (..) paraît, au creux d'une combe, un champ d'avoine: alors, de nouveau, un saisissement, un émerveillement, une joie, pourquoi? Je pense à la rencontre d'Emmaüs. (..) Ce ne doit pas être seulement une question de couleur, ou la lumière du pain sur la table. Plutôt: ce qui vient d'ailleurs, ce qui revient, avec une lumière particulière, un peu pâle, du monde des morts. Ce qui a traversé un écran et tout de même nous parle."
Philippe Jaccottet
Le récent extrait de Bobin réveille les mémoires, me valant l'un
ou l'autre message émouvant évoquant la mort d'une mère, parfois
fort lointaine dans le temps. Evocation souvent sensible, "qui
revient avec une lumière particulière, un peu pâle" comme le
décrit bien Philippe Jaccottet: une trouée soudaine et inattendue
dans le quotidien, pas nécessairement sombre mais prégnante. Le
souvenir d'une personne chère disparue est parfois plus présent
que bien des vivants.
Lu dans :
Philippe Jaccottet. La seconde semaison. Carnets 1980-1994. NRF Gallimard. 1996 233p. Extrait page 14.
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