"On a tous connu la peur de rater l’avion, un examen, l’affaire du siècle, la rencontre de notre vie. Au travers des volutes de fumée du crash de l’avion de la Spanair à Barajas, comment ne pas imaginer ces dizaines de passagers soulagés après le stress des files pour atteindre l’aéroport, le parking trop plein, le passeport du gosse égaré, la femme tardant à la salle de bain, le dernier coup de téléphone à belle-maman, la farde d’examen de passage du petit dernier, bref tout ce qui participe à l’avant embarquement. Maintenant tous se calent la tête, un journal du jour sur les genoux, s’humectant mentalement les lèvres en imaginant la première boisson proposée par l’hôtesse souriante dans dix minutes, pour moi un Bloody Mary comme de coutume, avant de goûter une paix royale jusqu’à destination. Court moment libre de toute contrainte, le vol tant espéré est déjà une promesse de vacances. La peur de le rater participe au Ouh fais-moi peur de notre enfance et ne serait qu’un prélude au plaisir.
On serait pourtant parfois bien inspiré de rater l’avion, un examen, l’affaire du siècle, la rencontre de notre vie. C’est un gros problème que de devoir conduire sa vie avec une visibilité nulle."
On serait pourtant parfois bien inspiré de rater l’avion, un examen, l’affaire du siècle, la rencontre de notre vie. C’est un gros problème que de devoir conduire sa vie avec une visibilité nulle."
Drame à l’aéroport de Madrid : 153 morts. jeudi 21 août 2008
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