"Il (papa) casse une noix en l'écrasant dans sa main,
il la mâhe avec plaisir.
Maman aimait bien les amandes, à table il n'y en a pas,
je n'en ai pas acheté. A table il faut un peu de deuil."
Erri De Luca. Montedidio.
On portait le deuil jadis, petite place discrète faite aux
disparus dans nos journées, dans notre vie. Peut-être nous
faudra-t-il réinventer cette connivence avec des signes qui
soient contemporains, clin d'oeil fugace à l'être cher pour
lui signifier "Tu es là , et tu n'es pas là. On n'oublie rien."
Tijl Uilenspiegel portait les cendres de Claes son père dans
une pochette qui lui battait la poitrine, et le rappelait souvent.
Il existe sans doute des signes plus poétiques, telles les étoiles
qui rient, pareilles à mille grelots, du Petit Prince. Il nous
reste à réinventer Halloween et la Toussaint avec des accents
de notre temps.
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