15 juin 2006

La chute ascensionnelle de Devos

"Evidemment
Evidemment
On rit encore
Pour les bêtises
Comme des enfants
Mais pas comme avant
Pas comme avant."
France Gall

Raymond Devos est mort, mais meurt-on quand on a tant fait rêver et rire qu'il ne le fît. Il a entamé ce jour sa "chute ascensionnelle" , lui qui prétendait ne rien faire d'autre que "raconter ce qu'il observait", por ajouter après un silence... "bien sûr il y a observer et observer." Tout est là, dans cette rondeur, ce volume, cette légèreté de la montgolfière qui vous emportait, vous et vos rêves.
Observer la vie comme elle vient, triste et gaie. "Il n'y a pas une grande différence entre le tragique et le comique, c'est seulement une différence de dose."
"Le comique, c'est toute notre histoire observée avec honnêteté : les moments exceptionnels, les grandes idées, les moments de gloire, et les moments de chute. Il y a des thèmes auxquels il ne faut pas toucher, tout ce qui est au dessous de la ceinture, tout ce qui est dégradant pour l'homme. Plus généralement, rions de nous, mais pas des autres. Protégeons le rire !"
« Quand on s'est connus, ma femme et moi, on était tellement timides tous les deux qu'on n'osait pas se regarder. Maintenant, on ne peut plus se voir ! »
Il avait surtout le chic de rire sans blesser, avec cette autodérision envers le contribuable qu'il était, traqué par le fisc, et "qu'un abattement fait se redresser alors qu'un redressement l'abat."
Ses dernières semaines un accident vasculaire cérébral et de mauvaises querelles de proximité avaient assombri la sortie de l'artiste. On peine à l'imaginer amoindri dans une chambre d'hôpial pour vieux. A tout prendre, il rejoint aujourd'hui son image de jongleur pour l'éternel et c'est mieux ainsi. Merci l'artiste pour tant de bonheur donné.

13 juin 2006

La promenade vers la mer

"On va faire une promenade?
- Mais certainement ! Avec plaisir."
Ils sont partis en direction de la mer. En volant.
C'était des oiseaux.

Félix Leclerc. Le calepin d'un flâneur.

Je vous souhaite une bonne semaine
CV.

06 juin 2006

une hérédité flatteuse

"L'homme descend du songe."
Daniel Mermet

la poussière de nos vies

"... nous aurons dessiné quelques traces lointaine dans la poussière de cette vie ."Joël Vernet. Petit traité de la marche en saison de pluies. Curieuse association d'idées, l'angélus qui sonne au clocher de l'église proche (si si, on vit en ville mais on est au village), et une luminosité particulière de l'air me rappellent les petits villages de Normandie. Le jour le plus long. Il ne reste même plus de traces sur le sable des plages, seuls quelques blocs en béton des ports artificiels. Et l'Irak qui est parvenu à brouiller jusqu'à l'image d'un grand pays si contrasté.

05 juin 2006

la révolte

La révolte
c'est le moment où on ressent de la honte d'être un homme
Gilles Deleuze

l'invention aléatoire

"Ce n'est pas en perfectionnant la chandelle
qu'on a inventé l'électricité."

02 juin 2006

baisers volés

Magie des mots associés, par quel hasard ?
"Pourquoi des sentiers battus et des passages
protégés, des hôtels borgnes et des lanternes
sourdes, des pas perdus, des fenêtres condamnées,
des services rendus et des baisers volés?"

JC Brisville . Quartiers d'hiver

01 juin 2006

primesautier

"Il traîne à l'arrière, ou il court devant,
parfois il marche un petit moment à nos côtés : le bonheur.

Félix Leclerc. Le calepin d'un flâneur.

le regard des autres

"Un étranger m'a dit que mon voisin avait la plus belle voix du monde.
Quand donc découvrirai-je les choses par moi-même?"

André Gaulin