"Certains soirs comme une rumeur
un murmure de moteurs lointains
la promesse d’un ailleurs."
Sagesse avant le sommeil
Tout dort. Au loin, porté par des conditions climatiques favorables,
me parvient le bruit assourdi de l'autoroute, imperceptible en temps
normal. Il tient davantage du bourdonnement doux d'un insecte que d'une
nuisance, moins intense que le bruit de la circulation diurne. Comme une
respiration paisible, sons d'un trafic résiduel, de moteurs, de
roulements sur la chaussée, parfois de klaxons, qui se propagent dans
l’air calme de la nuit. Onde sonore continue et néanmoins multiple, que
je tente de disséquer, imaginant ces existences blotties au creux des
cabines de camion, des habitacles de confortables voitures routières, de
l'une ou l'autre moto. A quoi rêvent-ils, où mène leur chemin, quels
paysages habitent leur mémoire? Il ne faut pas grand-chose pour que
cette lointaine mélodie autoroutière n'évoque la mélodie de nos
rivières, ce "peigne de nos idées durant la balade" comme le décrivit un
jour un poète. Mélodie éternelle au pouvoir évocateur, jaillissement en
surface et mystère silencieux dans ses profondeurs, si évocateurs de
notre jardin intérieur quand la nuit est calme.
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