"Et si, à Pâques, nous étions tous un peu écureuils ?"
Et si la chasse aux œufs de Pâques n’était pas qu’un jeu d’enfant, mais l’écho lointain d’un instinct ancestral ? Les adultes cachent, les enfants fouillent, comme les écureuils qui, à l’automne, enterrent noisettes et glands pour les retrouver plus tard. Le plaisir de “retrouver ce qui a été caché” est un plaisir archaïque lié à la quête, à la récompense, à la mémoire de l’espace, avec un zeste de philosophie: le bonheur de célébrer ce qu'on croyait perdu. Amusant : des chercheurs de l’université de l’Ohio ont mené une expérience fascinante sur les écureuils gris pour mieux comprendre leur comportement de cache. Ils ont découvert que ces petits animaux ne sont pas seulement organisés, mais aussi hautement stratégiques… et un peu paranoïaques. Lorsqu’un écureuil sent qu’il est observé par un congénère pendant qu’il enterre une noisette, il simule l’action de cacher sans vraiment le faire : il fait semblant de creuser, de déposer la noisette, puis de reboucher le trou... tout en gardant la noisette dans sa bouche pour aller la cacher ailleurs, à l’abri des regards. Ce comportement s’appelle le "deceptive caching" (caching trompeur), et il prouve que les écureuils ont une certaine capacité cognitive à évaluer l’intention d’autrui, ce qu’on considère comme un signe d’intelligence sociale avancée chez les animaux. Demain, observez vos petits-enfants, certains développent peut-être déjà le caching trompeur qui fera d'eux de redoutables chefs d'entreprise.Et si, à Pâques, nous étions tous un peu écureuils ?
Lu dans:
Mikel M. Delgado and Lucia F. Jacobs. Caching for where and what:
evidence for a mnemonic strategy in a scatter-hoarder. Published:13
September 2017 Lire l'article https://doi.org/10.1098/rsos.170958
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