"Pour les supporters, le football est plus qu’un sport, c’est le
meilleur révélateur des vertus de la nation. Et chaque affrontement,
vécu de manière paroxystique, une authentique guerre ritualisée."
Ignacio Ramonet
Cela touche à sa fin, dimanche nous connaîtrons le lauréat de
la Coupe du monde 2022 au Quatar. Jusqu'au bout,
certains auront caressé le rêve de voir David
l'emporter sur Goliath, mais ce sera pour une prochaine fois:
cette année encore ce sera Goliath contre Goliath. Les petits
peuvent ranger leurs drapeaux.
La fête a déserté nos rues, le Maroc a perdu, seules au loin
quelques pétarades rappellent que les pétards et fumigènes sont les feux
d'artifice de la défaite. La cavalcade des voitures dans nos rues
il y a quelques jours n'avait rien à envier à celles de Casablanca
ou Tanger, offrant un bel instantané de la sociologie de nos
quartiers, à laquelle nous étions indirectement associés: leur victoire devenait
un peu la nôtre, faute de champions nationaux rapidement éliminés.
Demeure cet étonnement: rien de tel qu'une Coupe du monde pour
rappeler les vieux antagonismes, les fièvres nationales, le culte
exacerbé de la victoire et de la défaite, les vertus d'une nation.
L'Argentine battra-t-elle la France? Où se nichent donc dans nos
têtes, et selon quels critères, nos préférences privilégiant la
victoire de l'une ou de l'autre? L'homo sportivus est un être étrange.
Lu dans:
Ignacio Ramonet. Le football, c’est la guerre. Le Monde
diplomatique. Juillet 1990. p.7
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