« C'est ainsi qu'une existence trop longue ruine les grandes âmes. »
Jean-Pierre Amette
Enfin paisible, elle s'est éteinte ce matin avec le lever du soleil. Une
journée supplémentaire qu'elle ne devra plus endurer, atteinte par la
fatigue de vivre et les maux multiples. Les amis et familiers qui ornent
les murs de sa chambre appartiennent à une vie qui n'est déjà plus la
sienne. Elle était comme la passagère d'un train entré en gare au terme
d'un très long voyage. Sa valise à la main, elle a longtemps patienté
pour sortir mais les portes restaient inexplicablement, interminablement
fermées. Ce matin, les portes se sont enfin ouvertes, et elle peut
rentrer chez elle. « Ce corps qui fut un rire / brûle à présent /
cendres emportées par le vent jusqu’au fleuve / et l’eau les reçoit /
comme les restes de larmes heureuses.» (* )
Lu dans:
Jean-Pierre Amette. Journal météorologique. Ed des Equateurs. 2009. 155
pages. Extrait p. 77
(* ) Tahar Ben Jelloun. La remontée des cendres suivi de Non identifiés.
Seuil. 1998. 144 pages.
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