10 novembre 2020

Le corbeau, le loup et la carcasse

 

"Chez les perruches d’ailleurs, et les perroquets, ainsi que les corvidés –  qui sont bien connus pour leur grande intelligence, notamment les corneilles, les pies et les geais  –, le rapport entre masse cérébrale et masse corporelle est comparable à celui des grands singes et des cétacés. En outre, leur mémoire sémantique est remarquable, ils peuvent compter et utiliser des outils, voire coopérer ou manipuler d’autres animaux pour profiter de leur présence, à l’instar des corbeaux qui appellent les loups pour qu’ils éventrent les carcasses qu’ils convoitent."  
                            Idriss Aberkane


L'histoire ne dit pas comment le corbeau gratifie le loup pour sa coopération, mais nous rappelle que même des vilains pas beaux peuvent appliquer le principe de la somme gagnante. Paires désaccordées rencontrées aussi chez les humains, lui qui fait les grosses courses, ramène la bière, assure la navette entre le médecin et le pharmacien pour se procurer prescriptions et médicaments; elle qui reprise, récure, lui garde une part de sa ration alimentaire détournée de la cantine communale, mixe la pâtée pour son chien, lui chauffe le lit certains soirs. Il pique dans la caisse commune, elle arrondit les fins de mois, et on ferme les yeux car cela arrange tout le monde. Les couples les plus improbables, pas pacsés pour un sou, bâtis sur l'éphémère et la nécessité nous étonnent parfois par leur durée.



Lu dans:
Idriss Aberkane. L'Âge de la connaissance. Laffont. 2018. 374 pages. Extrait p.241.
Daniel Stahler, Bernd Heinrich et Douglas Smith.  Common ravens, Corvus corax, preferentially associate with grey wolves, Canis lupus, as a foraging strategy in winter. Animal Behaviour, 64, no 2. 2002. Extrait p. 283-290.

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