19 novembre 2019

L'homme qui aimait les trains


"Le temps a passé         et puis les heures, les mois, les années.
Les petits trains qui nous attendent à la gare ont sifflé         sur les petits viaducs
pour nous emporter         vers nos petits destins. "
      Alexandre Vialatte. Battling, le ténébreux


Fascination d'Alexandre Vialatte pour les trains, et pour la vie qui nous emporte. "L’homme entre dans le soir de sa vie comme dans un pays étranger. Les gares sont plus petites et plus rares. Les voyageurs deviennent moins nombreux. Ils ont changé de costume. On ne voit plus de bérets basques. Les quais sont de plus en plus déserts. Les affiches, dans les salles d‘attente, ne parlent plus des mêmes montagnes. Et sou­dain, au bout d’un tunnel, l’horizon lui-même a changé. Quels sont ces longs pays bleuâtres ? Des plaines s’éten­dent, qu‘on n‘avait jamais vues, transfigurées par on ne sait quel reflet. (..) Il faut reprendre le train du soir. Le pays est de plus en plus désert, les gares de plus en plus distantes. Et, un matin, les rails ayant changé de versant, on revoit, mais de si haut et de si loin, un bref instant, le pays de la vie, comme autrefois."



Lu dans :
Alexandre Vialatte. Battling, le ténébreux, ou la Mue périlleuse. Gallimard. NRF. 1928. 239 pages.
Alexandre Vialatte. Dernières nouvelles de l'homme. Le train du soir. Julliard. 1998. 314 pages

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