27 avril 2019

Le café faible


"Dans notre enfance, on nous servait au petit déjeuner comme au goûter, pour teinter notre lait, le second passage du café qu'on appelait du café faible.
Ne peut-on penser qu'il existe aussi des passions du second passage, des passions faibles ? Moins exaltantes, moins affolantes, exaspérantes, énervantes que les fortes, mais capables de donner un petit coup de fouet, lorsqu'il le faut."
                                Pierre Hebey 
 

La passion amoureuse l'a quitté, l'argent lui manque pour les tables étoilées, les grands concerts, les lointains voyages. Désormais il bouquine, il chine, il apprécie la table accueillante des brasseries et l'amitié gratuite des vieux amis. Il ressent un étrange sentiment de bonheur, qu'il ne connaissait guère quand il flambait.


Lu dans :
Pierre Hebey. Le goût de l'inactuel. NRF. Gallimard. 1998. 222 pages. Extrait p.465

Aucun commentaire: