23 décembre 2018

Trêve des confiseurs


"Ce moment qui n'est plus le voyage     et pas encore l'arrivée   
quand le train qui déjà ralentit
est passé de la nuit noire aux avenues de banlieue.(..)
Nous sommes encore là     déjà nous sommes ailleurs
le voyageur impatient dans le train descend sa valise
et s'en va attendre l'arrivée debout dans le couloir     déjà prêt à descendre."
                                Claude Roy

2018 arrive en gare, étrange période d'une dizaine de jours en points de suspension, où on laisse l'année s'éteindre. On est là , et déjà ailleurs, aveuglés par les illuminations et les feux d'artifices. On se souhaite le meilleur pour l'an qui vient, participant à la course fiévreuse aux emplettes. On feint d'y croire, Obama fera l'intérim de Trump, Theresa May deviendra présidente de la Commission de l'UE, Theo Francken président de Groen. On se compte: demain on sera 14 à s'embrasser sous le gui, ou 40, ou seuls. On est nombreux quand on est seuls, mais cela se cache. Mais je vous laisse, car il est temps de descendre, le quai attend les voyageurs qui se pressent vers leurs destinations incertaines, se hâtant même si personne ne les attend et qu'ils ne savent où aller. Les fêtes de fin d'année, ce rite de passage.  

 
Lu dans:
Claude Roy. Le voyage d'automne. NRF. Gallimard. 1987. 115 pages. Extrait p 23

Aucun commentaire: